Dans mon lit

J'ai retiré la pile
de mon réveil ;
J'avais trop peur qu'il
gêne mon sommeil.

Son tic-tac me gêne,
me rappelant
Les secondes qui s'égrènent,
formant le temps.

Ils voudraient que je sorte,
aller bosser
Mais j'ai fermé ma porte,
je veux larver.

Muselé le téléphone,
j'l'ai débranché,
Je ne veux pas qu'il sonne
me réveiller.

Laissées à l'extérieur
toutes leurs guerres,
Leurs folies de tueurs,
le nucléaire.

Ils voudraient que je revienne
dans leur demain,
Mais une fortune même
ne me convainct.

Est-ce la guerre à l'extérieur ?
Cette question,
Je la refuse tant j'ai peur
de la réponse.

La paix est dans mon lit,
c'est l'essentiel ;
Car j'y suis endormi
avec ma belle.

Je sens sa douce chaleur,
si proche de moi
Que j'entends presque son coeur
qui lentement bat ;

Je devine sa peau
si jaune et douce,
Caresse à peine son dos,
du bout du pouce.

Je sommeille presque encore.
Juste à coté,
Je la sens, elle qui dort,
tranquille, en paix.

Laissez-nous donc finir
la matinée
En feignant de dormir,
les yeux fermés.

Alors, nous vous laisserons
faire votre ronde,
Vous combattre comme des cons,
détruire le monde.

Mais laissez donc intact
notre nid,
Et laissez-nous là,
au fond du lit.


Dans mon lit... - Par Franck Méé.